La question de l’antisémitisme s’inscrit dans le rapport que l’histoire rapporte à toutes les époques à savoir le rapport entre minorités et société d’accueil. Ce qui distingue le cas du judaisme, pourtant, c’est la durée, l’intensité et la
persistance de cette opposition. L’antisémitisme semble faire son lit de trois caractéristiques qui s’avère « unique par leur addition. »
- Le peuple juif s’identifie à une religion et cette religion se confond avec lui, ce qui n’est pas le cas des autres religions à vocation universelle qui traverse par exemple l’appartenance ethnique, nationale ou autre ;
- Le judaïsme est à l’origine de la famille monothéiste. Elle pose aux autres familles (christianisme et Islam) ce lien de filiation et de dépassement… Or pour le christianisme cette volonté d’accomplissement change l’opposition ancestrale qui existaient entre lui et les sociétés d’accueil à dominante polythéiste. Le christianisme s’est conçu dans l’idée de se substituer au judaïsme, et donc problème…
- Enfin le judaïsme, depuis la destruction du Temple de Jérusalem (environ 70 après Jésus-Christ), s’est toujours retrouvé en situation d’éparpillement (on dit de diaspora) avec l’éternelle contradiction de ne pas accepter dans son milieu des gens (pour x raisons) et de leur reprocher ensuite de faire bande à part.
Ce dont on doit prendre note, c’est que le christianisme va donner le cadre (vocabulaire, thématique, etc.) à l’antisémitisme et ce pour le pire.
Bibliographie
Burrin P. (2004), Ressentiment et apocalypse. Essai sur lantisémitisme nazi, Paris, Seuil, 103 p.